jeudi 5 mars 2009

Ingénieur informaticien

Aujourd'hui, nous sommes loin de la vision que l'on pouvait se faire d'un ingénieur un demi-siècle plus tôt : celui qui conduit la création ou construction d'ouvrages ou de travaux publics, (les routes, les ponts, l'exploitation des mines, …). Celui qui dresse des plans, créé des instruments etc. Celui qui exerce son art, par sa créativité, résolvant des problèmes complexes, à force de réflexion, méthode et rigueur.

Qu'en est- il actuellement ?
L'ingénieur informaticien n'est-il pas devenu l'ouvrier de l'informatique ? Avec, en comparaison, des conditions de travail plus agréables, et un salaire bien plus confortable.
Je pousse un coup de gueule car je m'aperçois qu'un certain nombre de candidats sorti d'école ne répondent pas aux critères objectifs voulus d'un ingénieur moderne :
L'autonomie, la technicité, le professionnalisme, l'encadrement, la compétence, l'auto-formation et l'expertise sont des qualités fondamentales à mon sens à tout ingénieur (informaticien ou non d'ailleurs).

Ayant participé, il y a quelque temps, à un jury (soutenance de stage de fin d'études) pour l'obtention du diplôme d'ingénieur, je me suis aperçu non sans effarement, de la disparité des candidats. Certes, certains ont montré de suite l'envergure de leur potentialité, et leur capacité à appréhender toutes les facettes de leur futur métier.
Mais à en juger certains autres par leur prestation, j'ai pensé qu'ils étaient plus proche de techniciens appliquant une méthode qui leur a été inculqué… Ayant participé aussi à certains recrutements, et vu beaucoup de CV, j'ai constaté aussi une disparité tout aussi équivalente, à diplôme égal.

Bref, le titre d'ingénieur est-il en danger ? Est-ce que notre société moderne, allongeant sans cesse les études n'est pas en train de dévaluer les diplômes ?
A vous de vous faire une opinion.

En attendant, je vous laisse méditer sur cette boutade :
"Il y a trois manières de se ruiner (...) : le jeu, les femmes et les ingénieurs. Les deux premières sont plus agréables, mais la dernière est plus sûre" (Auguste Detoeuf)

2 commentaires:

  1. Tout a fait d'accord. Étant moi même en master, j'ai passé un BTS IG l'an dernier et j'ai trouvé le niveau vraiment au raz des pâquerettes. J'ai l'impression que le problème principal est le manque de confrontation à la réalité du métier. Le problème ne touche pas que l'informatique, mais il se trouve qu'on a tendance à oublier de plus en plus qu'un jeune sorti de l'école est forcément moins savant qu'un gars expérimenté (et même en informatique, à mon sens, la principale qualité d'un chef de projet c'est le relationnel); du coup on oublie facilement la partie formation "sur le tas" pour privilégier le théorique.
    Vivent les formations en alternance :D

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  2. Ayant fait un BTS IG également, je peux pas dire que le niveau était au raz des paquerettes.
    Je dirai que la classe se divisait en 2.
    Ceux qui allaient devenir développeurs et ceux qui allaient faire autre chose.

    J'ai également soutenu en tant que jury des stages (à l'IMERIR pour pas le citer), et je confirme le niveau disparate.

    Toutefois moins disparate qu'en BTS, en même temps c'est normal. Attaquer une école d'ingénieur çà veut dire qu'on a normalement trouvé sa voie. En BTS c'est moins évident.

    Malgré tout j'ai vu des closques en 3ème année d'ingé (du moins pendant la soutenance, je n'ai pas connaissance de leur niveau dans les autres matières).

    Notre métier est tout sauf une sinécure, et je crois que certains choisissent cette voie en ce disant que çà va être un El Dorado pépère. Wrong way!

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